du 10 au 20 mars
Dans ce monde où la précarité augmente, où le sentiment d’y être
étranger devient commun, un regroupement d’activistes se constitue pour
ouvrir une zone libre dans laquelle tout est possible. Une
action basée sur des faits réels, agrémentée d’humour déjanté et
entraînant le public à participer à une véritable aventure humaine :
l’ouverture d’un squat.
Entre individualisme et règles de vie collective, le public sera
pris dans la folie et le décalage d’une société méconnue, un monde à
part fait d’utopie, de désespoir et de moments de grâce.
Contrairement à l’image populaire qu’on leur porte, les squats ne
sont pas d’ordinaire des endroits sales et mal famés, repaires de drogue
et de prostitution. Ce sont très souvent des espaces
éphémères d’effervescence utopique. Des lieux gratuits, de travail,
de rencontres, de créations, de vie, de survie, nécessaires au
développement social et culturel de nos cités.
L’idée de faire d’une ouverture de squat un spectacle est née d’un
premier travail autour de la “piraterie”, un thème proposé par le
Théâtre des Roches (Montreuil) dans le cadre de son
événement “Les Apéroches” en novembre 2012. Nous avons parodié ce
type d’action en invitant le public à occuper les sous-sols du théâtre.
Une semaine après, quelques membres du Fer à Coudre, en soutien à
une action de désobéissance, participent à une véritable ouverture. Une
intervention impressionnante, organisée depuis plus
de 6 mois, avec 200 participants, des street médics*, des avocats,
des black-blocs et différentes stratégies pour obtenir un espace de
plusieurs milliers de mètres carrés afin de, entre autres,
loger des sans-papiers et redistribuer gratuitement de la nourriture
ainsi que des vêtements.
C’est là que nous découvrons le potentiel spectaculaire de cette
action, l’organisation qu’elle nécessite, l’adrénaline qu’elle procure,
l’importance de l’effet de groupe, la prise d’espace,
l’urgence de la situation, les différentes motivations des leaders,
l’expérience humaine dans cette lutte utopique.
Une aventure réaliste, d’actualité et pleine d’espoir.
Nous pensons alors que ce type d’initiative, spectaculaire de fait, peut se transformer en acte artistique de rue.
Notre volonté est de tourner en dérision le monde actuel en évoquant des sujets sensibles tels que la paupérisation de nos vies, l’individualisme grandissant, la culture
du fric et du «tout-sécuritaire». En portant un rêve utopiste, avec
humour et à travers des personnages touchants, nous
mettrons aussi en exergue les contradictions d’une telle action dans
son organisation et ses différents objectifs : certains veulent un
squat d’artistes, d’autres un lieu destiné à la lutte
contre le système ou encore simplement un logement, quand d’autres
souhaitent uniquement entrer en conflit avec les autorités.
Nous voulons inviter le public à vivre une histoire dont il est le
héros à travers la création d’une “zone libre” dans laquelle les lois de
la société libérale ne sont plus les maîtresses de
nos vies... dans laquelle il faut tout réinventer.
https://www.feracoudre.com/en-tourn%C3%A9e/zone-libre/